Les bouleversements climatiques et la nécessité de réduire drastiquement les gaz à effet à serre donnent lieu à d’interminables discussions et négociations à l’échelle du monde.

L’objectif reste de prendre des décisions responsables pouvant mener à une diminution des émissions de ces gaz polluants. Au sein de l’UE, un objectif récemment établi fixe à 55 % la réduction attendue pour les émissions de l’ensemble des pays concernés d’ici 2030.

La collaboration étroite entre les pays membres et le constant désir d’avancer devrait en théorie conduire à législation qui visera à attendre une neutralité complète d’ici 2050. Faisons le point sur les instruments et les moyens mis en œuvre pour la réussite de ce projet.

L’objectif 55 : qu’est-ce que c’est

L’objectif 55 désigne le paquet de lois et de propositions mis en place par l’UE pour ajuster toute la législation relative aux émissions de gaz à effet de serre des pays membres.

Ces politiques liées au climat et à la préservation de l’environnement sont définies par le parlement européen et visent à poser le cadre idéal pour concrétiser les objectifs en matière de climat.

Toutes les propositions concernées sont pensées de manière à garantir de manière réaliste, mais volontaire une transition cohérente, sans perturber les équilibres sociaux.

Les projets de recherches et toutes les études allant dans le sens de l’innovation dans les secteurs industriels sont par ailleurs soutenus, et l’UE entend rester exemplaire à l’échelle du monde dans sa lutte contre le changement du climat.

La réforme du système d’échange de quotas d’émission

Le système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne est basé sur un système ingénieux de limitation et d’échanges de pourcentages ou de quotas d’émission.

Ce système concerne les industries qui consomment ou produisent de l’énergie à grande échelle, et il vise à diminuer les émissions de gaz de ces géants. Les chiffres soulignent une réelle efficacité de ce système qui a été introduit depuis 2005. Les mesures soulignent en effet une baisse des émissions de l’UE à hauteur de 41 %.

Avec l’objectif 55, le système d’échange de quotas d’émission de l’UE a été révisé pour correspondre aux nouvelles ambitions.

  • Des modifications sont par exemple apportées par rapport au quota relatif au transport maritime dans son ensemble.
  • Certains secteurs verront par ailleurs leurs quotas supprimés sur des durées déterminées, de manière à limiter considérablement leurs émissions.
  • Les réformes de ce système d’échange de quotas prévoient également d’augmenter les ressources financières mises à la disposition de la recherche et de l’innovation.

Le concept des crédits carbone

Le concept du crédit carbone qui émergea dans les années 90 compte aujourd’hui encore parmi les solutions et outils mis en place pour aider les pays industrialisés à limiter et à faire baisser progressivement leurs émissions de gaz à effet de serre. Le concept du crédit carbone est en résumé un mécanisme relativement simple pour surveiller les droits d’émission de carbone, avec comme autorité de régulation les Nations Unies. L’UE participe à ce projet et se plie également aux règles et mécanismes relatifs.

Aujourd’hui, la situation de crise à l’échelle du monde (et notamment la guerre en Ukraine) a des répercussions directes sur les transactions internationales relatives à l’énergie et donc sur le trading de crédits carbone.

Cela influence en retour les émissions de gaz à effet de serre, avec en l’occurrence une utilisation plus importante d’une énergie fossile comme le charbon.

Les nombreuses sanctions économiques pesant sur la Russie conduisent entre autres à une baisse de ces exportations de gaz, pour des effets directs sur l’émission de gaz de nombreux pays. Concrètement, le charbon émet deux fois de CO2 que le gaz.

Le fonds social

Un autre exemple de mesure prise dans le but de réduire les effets du changement climatique est la mise en place d’un fonds social pour le climat pour le secteur du transport routier et du bâtiment.

Le fonds est prévu pour soutenir les ménages vulnérables, pour aider les usagers vulnérables dans les transports, et soutenir de manière générale les investissements pouvant améliorer ces différents acteurs précités.

Ce fonds social est partie intégrante du budget que l’UE engage pour lutter contre les différentes répercussions du changement climatique. En décembre 2022 et après approbation par les ministres de l’Environnement de l’UE, le Parlement européen a entériné un accord provisoire dont les règles ont été adoptées dès le mois d’avril 2023.

Mise en place d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières des pays de l’UE

Le MACF est pensé pour assurer un bon respect des règles relatives au commerce international dans les pays de l’UE tout en évitant que des changements comme la délocalisation d’une production ou l’augmentation d’importations spécifiques entraînent des effets négatifs sur les émissions.

Le but est d’éviter que des politiques commerciales peu adaptées viennent anéantir les efforts de diminution des gaz émis par les pays de l’UE. Le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières régule et limite, indépendamment du système d’échange de quotas d’émission évoquée plus haut dans cet article.

En définitive, l’UE met en place des outils pertinents et s’attelle à prendre des décisions adaptées aux enjeux et aux changements réguliers observés à l’international.