Star des tables de Noël, le dindon et sa femelle la dinde sont d’abord des animaux domestiques, roi et reine de la basse-cour. Et bien qu’étant un animal d’élevage industriel, depuis quelque temps, il s’invite de plus en plus dans nos jardins. Mais à l’inverse de sa cousine la poule, ce n’est pas pour les œufs de dinde qu’il est élevé et convoité, mais pour sa viande riche en protéines, pauvre en matière grasse et savoureuse, très appréciée des sportifs et de toutes personnes qui tient à garder la ligne. C’est d’ailleurs, après celle du poulet, la deuxième viande la plus consommée par les Français.

Mais à part son cri désagréable et sa tête étrange venue d’un autre monde, que connaît-on du dindon et de son élevage ? Pour ceux qui désirent se lancer dans l’aventure, nous vous disons tout ce que vous devez savoir pour réussir, de ces origines lointaines à son alimentation, en passant par sa reproduction et son habitat.

Carte d’identité du dindon

Le dindon, aussi appelé poule d’Inde, appartient à la famille des phasianidés, au même titre que les perdrix ou les faisans. On doit son arrivée en Europe à Christophe Colomb, qui l’introduit en Espagne en 1492, après l’avoir découvert et rapporté de sa visite sur le continent américain, d’où l’animal est originaire. L’appellation « Poule d’Inde » vient donc d’une confusion, du fait que le grand explorateur pensait avoir débarqué en Inde.

Le dindon est un grand animal qui peut atteindre 130 centimètres et peser jusqu’à 13 kilos pour le mâle et 8 kilos pour la femelle. Ils ont une espérance de vie d’environ 12 ans en captivité, mais ils vivent moins longtemps en élevage. Le dindon a un physique pour le moins atypique avec son visage rouge, son drôle de morceau de chair molle sur le front qui tombe sur son bec, d’ailleurs plus développé chez le mâle que chez la femelle, et son cou recouvert de petites boules d’un rouge plus ou moins vif selon les espèces.

D’ailleurs, contrairement à ce que pense la majorité d’entre nous, il n’existe pas une seule race de dinde, mais bien plus de 200 variétés dans le monde, comme le Dindon royal d’Amérique, le Dindon noir de Normandie ou encore le Dindon ocellé du Mexique.

Les pratiques d’élevage du dindon, ce qu’il faut savoir

Accueillir des dindons chez soi, dans son jardin, n’est pas aussi facile que d’adopter des poules. En effet, élever des dindons n’est pas une mince affaire, de nombreux paramètres sont à prendre en compte et cela risque de vous demander un investissement conséquent, tant sur le plan économique que personnel. Ce sont des animaux qui ont besoin d’un grand espace, qui supportent mal le froid et qui craignent l’humidité. Ils ont aussi un tempérament difficile et ils ne se mélangent pas forcément avec d’autres animaux. De plus, ils sont relativement bruyants. Voici donc ce que vous devez savoir avant de commencer votre élevage :

L’habitat du dindon

Le dindon et la dinde nécessitent un enclos suffisamment grand pour qu’ils puissent s’épanouir, à savoir environ 8 m² par animal, et trouver eux-mêmes leur nourriture. Dans l’idéal, l’enclos doit contenir des arbres afin qu’ils puissent s’y percher et pourquoi pas y passer leurs nuits en été, quand le climat est doux. Il doit être bien fermé et délimité par un grillage pour éviter que les animaux ne s’échappent ou que des nuisibles, tels que les renards, pénètrent à l’intérieur et les dévorent durant la nuit. Pour les protéger du froid, et des intempéries, ils ont besoin d’un abri confortable et suffisamment grand, avec au minimum 1 m² par animal, sans oublier la paille, indispensable pour bien isoler le sol et pour que les dindes puissent couver en toute commodité.

L’alimentation du dindon

L’alimentation est une des rares choses que les dindons ont en commun avec les poules. Ils aiment picorer le sol à la recherche de vers de terre, de petits insectes ou d’herbe. Mais ils ont aussi besoin d’un apport nutritionnel complémentaire qui leur sera fourni par différents éléments : les mélanges de graines disponibles dans les magasins spécialisés, des restes de fruits et de légumes comme les tomates, les carottes ou la salade pour les vitamines, et pour l’apport en calcium, indispensables aux femelles pondeuses, les coquilles d’œufs de poules ou coquilles d’huîtres sont parfaites. En hiver il est également possible de leur fournir des vers de farine séchés, riches en protéines, pour les aider à faire face au froid.

En revanche, la nourriture pour dindonneaux, encore très fragiles jusqu’à leurs 6 mois, devra être spécifique et bien dosée. De plus, les dindons boivent beaucoup, il est donc important qu’ils aient toujours à disposition une réserve d’eau claire et fraîche, de jour comme de nuit.

La reproduction du dindon

L’accouplement des dindes a lieu au printemps. Les mâles vont donc sortir le grand jeu : ils vont parader en exposant fièrement les plumes de leurs queues en gloussant bruyamment. Un seul mâle peut s’accoupler avec 8 femelles au maximum, au-delà il pourrait s’épuiser. Chaque femelle peut pondre jusqu’à 20 œufs par an. La couvaison dure entre 28 et 30 jours et les bébés dindonneaux naîtront, extrêmement fragiles, et atteindront l’âge adulte vers leurs 7 mois de vie. Pendant la période des amours et de la couvaison, les dindes et les dindons ont besoin d’une grande tranquillité afin de leur éviter toute source de stress.

La santé du dindon

Les dindons sont des animaux fragiles et il est important d’avoir quelques informations afin de les protéger des maladies. Ce sont surtout les petits dindonneaux mâle ou femelle qui sont les plus fragiles. Aux alentours de deux mois, ils connaissent une très forte croissance appelée « crise rouge » qui peut leur être fatale s’ils ne sont pas bien surveillés. D’où l’importance de leur fournir une alimentation adaptée. Les adultes, quant à eux, sont extrêmement sensibles aux parasites qui pourraient, par exemple, se développer dans leur abri s’il n’est pas suffisamment propre. Une mauvaise hygiène peut provoquer des problèmes intestinaux, oculaires et de l’apathie. De plus, l’humidité est l’ennemi numéro 1 des dindons, il faudra donc veiller à ce que leur abri soit bien isolé et qu’ils ne manquent pas de paille au sol.