Les températures extrêmes de la canicule poussent de nombreuses personnes à espérer le retour de la saison des pluies. Mais bien que cette période soit très intéressante, elle vient avec son corollaire de dégâts comme les inondations ou les crues des cours d’eau.

Selon le gouvernement français, environ 17 millions d’habitants permanents sont exposés à des risques directs d’inondation provenant des pluies ou des débordements de cours d’eau.

À moins de changer de domicile, ces personnes sont contraintes de mettre en place des mesures efficaces pour protéger leurs maisons et leurs jardins des inondations. Comment procéder ? Découvrez dans cet article quelques idées pour protéger votre maison et votre coin de détente de l’inondation.

La protection de la maison : une tâche délicate

La protection de la maison contre les inondations est une tâche complexe. Aujourd’hui, il existe de nombreuses façons d’y arriver. Il est possible d’opter pour l’installation d’un bassin d’infiltration, d’un récupérateur d’eau ou simplement pour la mise en place d’une barrière anti-inondation. Évidemment, l’adoption de l’une de ces mesures ne dispense pas de l’autre. Elles sont parfaitement cumulatives.

Le bassin d’infiltration

Le bassin d’infiltration est l’une des principales structures de lutte ou de protection contre les inondations. C’est une structure installée dans le sol à faible profondeur qui sert essentiellement à filtrer l’eau dans l’aquifère souterrain à travers des sols perméables. En clair, ce bassin recueille tout ou une partie (selon le volume) de l’eau de surface qu’il conserve puis infiltre lentement dans l’aquifère.

La force de cette solution réside dans son aspect pratique. Il réduit de façon drastique l’eau de surface et assure la qualité de l’eau déversée dans les rivières ou les cours d’eau adjacents. Le seul bémol de cette solution est son prix relativement élevé.

En effet, l’installation d’un bassin d’infiltration fait partie des travaux majeurs à réaliser dans l’aménagement ou la construction d’une maison. Pour la faire, il faut faire appel à des entreprises spécialisées. Ces derniers se chargeront de la fourniture du bassin et de sa mise en place.

Pour information, ces puits ou bassins ne peuvent être installés qu’à une distance minimum de 5 m de l’habitation et à 3 m de la limite de la parcelle. Il faudra aussi veiller à les installer à une distance de 3 m des arbres et autres pour éviter les dégâts causés par les racines. Au besoin, il est possible de voir plus d’informations sur cette page sur les bassins d’infiltrations notamment leurs types et leurs tailles.

Le récupérateur d’eau

À défaut des bassins d’infiltration, il est possible d’installer un récupérateur d’eau. C’est un réservoir qui sert à collecter et stocker l’eau de pluie. En général, le récupérateur est relié aux gouttières du toit par un tuyau qui permet à l’eau de pluie de rentrer directement dans le réservoir.

Mais comme l’on pourrait s’en douter, cette solution n’est pas vraiment utile à elle seule contre l’inondation. Ses principaux avantages sont plutôt ses aspects économiques et écologiques. Il faut dire que l’utilisation de l’eau de pluie réduit la facture d’eau ainsi que l’usure de la nappe phréatique.

Par ailleurs, le récupérateur d’eau peut être placé en surface ou dans le sol. La méthode idéale dépend de l’usage qui sera fait de l’eau recueillie. Lorsque la cuve est placée en surface, l’eau est presque exclusivement utilisée pour l’arrosage du jardin ou l’entretien des véhicules.

Mais lorsqu’elle est installée dans le sol, l’eau est généralement à usage domestique. En effet, l’obscurité du sol réduit les risques de prolifération bactérienne et sa température constante réduit les risques de gel en hiver.

Cela dit, il n’est pas toujours évident de choisir le récupérateur d’eau qui convient le plus. Il faut dire qu’il en existe de différents volumes et de différentes matières de fabrication. Pour choisir la taille idéale, il faudra tenir compte du volume d’eau moyen à stocker. Pour le savoir, il est conseillé de se renseigner sur la pluviométrie moyenne de la région.

Le choix de la matière quant à lui dépend du positionnement. Pour une cuve hors-sol, la meilleure option est le plastique. Il est léger, facilement manipulable et assez peu coûteux. Pour les cuves enterrées, il faut choisir entre le béton et l’acier. Le premier a l’avantage d’adoucir l’eau et de faciliter son utilisation. Mais il nécessite beaucoup d’entretien.

Ce n’est pas le cas de l’acier qui est résistant et adapté aux gros volumes. Son seul défaut est qu’il est sensible à la corrosion de l’eau. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est recommandé à l’usage exclusif des professionnels. Pour voir les différents types de récupérateurs d’eau de pluie existants, il suffit de se rapprocher d’un spécialiste.

La protection de la maison à travers les barrières anti inondations

protéger sa maison des inondations

Bien que les solutions précédemment évoquées soient très utiles dans la protection des maisons, elles sont parfois insuffisantes. Pour une meilleure sécurité, il est conseillé d’adopter également l’une des nombreuses barrières anti-inondations.

Aussi appelée panneau anti-crue ou batardeau anti-inondation, ce sont des ouvrages qui servent à protéger les habitations de la montée des crues. Le plus souvent, elles permettent de protéger les portes et les fenêtres, mais elles peuvent aussi servir à dévier le sens de l’eau pour réduire ou éviter l’inondation.

Aujourd’hui, il existe de nombreux types de barrières anti-inondations. On distingue les barrières traditionnelles et les barrières modernes.

Les barrières traditionnelles

Ce sont des barrières faciles à déployer en temps de crue ou d’inondation. Elles sont traditionnelles parce qu’elles ne nécessitent pas de grandes technologies ou d’équipements particuliers. Il s’agit essentiellement des sacs de sable et des bâches.

Les sacs de sable

Comme leurs noms l’indiquent, ce sont des sacs de tailles moyennes remplies de sable. En général, ils sont installés sur le pas de la porte d’entrée ou de celle du garage. Il n’existe pas de prescriptions réelles sur le nombre de sacs pour créer un barrage. Toutefois, il y a unanimité sur le fait que les sacs sont hermétiques face aux crues mineures (moins de 50 cm).

Dans l’absolu, il est possible de créer soi-même ses sacs de sable. Il suffit d’avoir du sable, une pelle et des sacs. Mais il est aussi possible de faire appel à des fournisseurs. Ils offrent bien souvent des sacs de sable légers qui optimisent l’aspiration de l’eau (une résistance moyenne de 2,5 t par mètre carré).

Les bâches

Cette solution est presque aussi efficace que les sacs de sable. Puisqu’elles sont imperméables, les bâches protègent les entrées contre l’eau de l’inondation. Légères et flexibles, elles peuvent suivre la forme des murs de la maison et offrir une protection complète.

Quoique, ces bâches sont particulièrement recommandées pour les grilles d’aérations ou les murs fissurés. Elles peuvent être aussi utilisées sur le toit des maisons pour en renforcer l’étanchéité. Pour le reste des entrées de la maison, cette solution n’est pas vraiment pratique.

À défaut, il est possible d’opter pour une barrière souple qui s’adapte en fonction de la hauteur de la crue ou pour un muret amovible à placer devant les entrées. Ce sont des solutions simples, mais tout aussi efficaces.

Les barrières modernes

Réciproquement, les barrières modernes sont celles nécessitant une science et un équipement particulier. Il s’agit essentiellement des boudins à eau ou à air.

Le boudin à eau

Cette installation sert essentiellement à définir une périphérie de protection autour des maisons. C’est un ensemble de tubes généralement en PVC qui constituent une barrière à la progression de l’eau. Le boudin est dit à eau parce qu’il se sert de la gravité de l’élément pour se consolider.

En général, la structure ou barrière de boudin est dotée de jupes d’ancrages, de couches de drainage ou de sangle qui permettent de la fixer afin d’améliorer sa résistance et ses performances.

Le principal défaut de cette solution est qu’elle est sensible aux chocs violents et aux coupures. Un coup de lame ou de rasoir est susceptible de mettre en péril toute la structure.

Le boudin à air

Le boudin à air est assez similaire à celui à eau. Ils présentent tous les deux les mêmes avantages et les mêmes inconvénients. La différence ici est que les tubes sont gonflés grâce à des compresseurs d’air. Cependant, le boudin à air est plutôt recommandé pour les collectivités.

Quelques astuces supplémentaires

En réalité, toutes ces solutions sont efficaces pour les crues de moins d’un mètre et qui font moins de 48 h. Si la crue ou l’eau dépasse ces proportions, ces différentes mesures risquent de ne plus être suffisantes. Dans ce cas, il faudra prendre des mesures drastiques.

Il faudra notamment calfeutrer les accès et toutes les issues susceptibles de laisser passer l’eau. Il faudra aussi surélever les meubles, attacher les objets imposants, couper l’électricité et installer un clapet antiretour. Ce dernier élément est particulièrement important parce qu’il permet de protéger la maison des objets et des eaux usées transportés par la crue.

En outre, il existe des solutions pour éviter et prévenir les crues et les inondations. La plus importante est la zone. Il est fortement déconseillé de construire dans des zones à risques. Cela réduit grandement les risques d’inondation.

Quid de la protection du jardin ?

La protection du jardin est relativement similaire à celle de la maison. Pour le faire, il est possible d’utiliser les bassins d’infiltration évoqués plus haut. Ils peuvent être installés dans le jardin pour accélérer l’évacuation de l’eau de l’inondation. Peut-on enterrer un récupérateur d’eau ? Cette solution est aussi envisageable. Elle permet notamment d’arroser le jardin. Toutefois, aucune de ces solutions n’offre une protection effective du jardin.

Pour une sécurité parfaite, il est essentiel d’adopter un bon plan d’aménagement. En effet, le bon aménagement évite la stagnation et favorise l’écoulement rapide de l’eau. Comment procéder ?

Il est conseillé d’utiliser du gazon ou du gravier dans les allées du jardin. Ces matières ont la particularité d’être perméables et de laisser passer l’eau. Ce n’est pas le cas du béton ou de l’asphalte qui sont rigides et imperméables. Si vous tenez à utiliser du béton, choisissez plutôt du béton drainant.

De même, il est conseillé de créer un jardin en pente qui favorise l’absorption de l’eau par la terre dans la descente. Mais il faudra veiller à ne pas faire une pente trop raide au risque de créer une érosion ou des sillons qui rendront le sol inutilisable. Il est donc fortement recommandé de faire appel à un jardinier professionnel. Il dispose de la compétence nécessaire pour rediriger l’eau sans affecter la qualité du sol et du jardin.

Par ailleurs, pour les plantations du jardin, il faut privilégier les arbres à eau. Elles sont à la fois belles et pratiques. Ce sont des arbres qui ont des racines profondes et un grand besoin en eau. D’une part, elles ne risquent pas de mourir sous l’inondation. D’autre part, elles prendront une partie non négligeable de l’eau de l’inondation. Il peut s’agir de saules, de cerisiers à grappes, de bambous, de cornouillers ou de roseaux.

Astuce bonus

Pour ceux qui ne désirent pas adopter toutes ces mesures, il est possible d’aménager un jardin de pluie. C’est une petite zone de 10 à 20 cm qui permet de recueillir l’eau de pluie. Elle est généralement composée de roches, de plantes aquatiques, d’arbustes et de paillages.